Quelques repères sur le développement de l'attention chez l'enfant
Dans la vie quotidienne ou à l’école, bien souvent des erreurs d’inattention ne viennent pas tant d’une incapacité à faire attention que d’une difficulté à reconnaître qu’il faut être attentif.
Un des points importants est de bien signaler à l’enfant les moments où il faut un niveau d’attention élevé ou moyen ou faible. Et un enfant qui arrive en classe, arrive souvent avec le présupposé qu’on veut qu’il soit attentif tout le temps. Alors que du point de vue de l’enseignant ce n’est pas vrai. Si on creuse un peu, on se rend compte que ce dont l’enseignant a vraiment besoin c’est d’une attention élevée à certains moments clés et synchrones, c’est-à-dire tous les élèves en même temps.
Il faut également bien comprendre que l’attention n’est pas un effort – on parle souvent d’effort de concentration comme quelque chose de désagréable et qu’on relâche dès qu’on peut, avec les sourcils froncés. NON, l’attention est plutôt à associée à une sorte de capacité à rester en équilibre (Cf JM Lachaux).
Parce qu’en fait être attentif revient à poser son attention donc être connecté à un objet ou à une personne, puis à être sensible aux premiers signes de la distraction pour tout de suite
se restabiliser. C’est là qu’on va développer une réelle capacité à rester concentré.
Le TDA/H ou trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité
Quels symptômes dans le TDA/H?
Le diagnostic de TDA/H s’appuie sur la présence de symptômes de déficit attentionnel, d’hyperactivité et d’impulsivité, apparu avant l’âge de 12 ans et se manifestant depuis au moins 6 mois, dans au moins deux environnements (maison et école), et entrainant une altération du fonctionnement social, scolaire ou familial de l’enfant.
Ses enfants présentent bien souvent des troubles de la régulation émotionnelle : ils contrôlent mal leurs affects, expriment des réactions émotionnelles excessives et disproportionnées, supportent mal la frustration, et peuvent facilement être irritables, voire colériques.
Il présente de plus une labilité émotionnelle qui peut les faire passer rapidement d’un état d’euphorie à un état d’abattement.
Qu’est-ce que le déficit attentionnel ?
L’attention est un processus neurophysiologique complexe qui nous permet de nous orienter dans notre environnement et de réagir de façon adéquate en filtrant les stimuli appropriés ?
L’enfant TDA/H a des difficultés à gérer ses capacités attentionnelles, à les focaliser dans la durée ; à les diviser entre plusieurs tâches, à inhiber les informations non pertinentes.
Il n’écoute pas, oublie ou perd ses affaires, fait des fautes d’étourderies, est distrait, ne s’organise pas, passe sans cesse d’une activité à une autre sans les terminer…
Qu’est-ce que l’hyperactivité ?
- Sur le plan moteur, l’enfant remue continuellement, se tortille, se lève, court, grimpe, fait du bruit…de façon excessive
- Sur le plan cognitif, l’enfant est en permanence envahi par une multitude de pensées qui constituent de sources internes de distraction
- Sur le plan verbal, l’enfant parle beaucoup, c’est un moulin à parole
Attention, car tous les enfants considérés comme “hyperactifs” ne souffrent pas nécessairement d’un TDA/H ! En effet, le “comportement hyperactif” peut avoir plusieurs causes possibles comme par exemple les TSA, le Haut Potentiel Intellectuelle, ainsi que d’autres troubles Dys concomitants, ou encore l’anxiété, la dépression ou des carences éducatives.
Qu’est-ce que l’impulsivité ?
L’impulsivité se manifeste par une incapacité à inhiber une action, verbale ou motrice. On pourrait la comparer à une défaillance de ce « frein » que nous avons dans le cerveau et qui nous permet de refreiner nos impulsions pour choisir le comportement le plus approprié dans une situation donnée.
L’enfant TDAH agit sur des coups de tête, réagit avant de penser, n’attend pas son tour, coupe la parole, interrompt souvent, …
Du fait de cette impulsivité, il n’apprend pas de ses erreurs et est moins sensible aux conséquences de ses actes.
Les forces et faiblesses du TDA/H
Les enfants TDA/H ont des « super pouvoirs » : ils sont généralement attachants, d’esprit vif, imaginatifs, créatifs, curieux, pertinents. Ils sont plein d’énergie, dotés du sens de l’humour, capables d’empathie et extrêmement volontaires.
Ceci étant dit, l’enfant énerve souvent ses enseignants par son agitation ou au contraire par son apathie.
Il présente donc souvent des troubles des apprentissages et aura tendance à abandonner assez vite devant la difficulté.
L’approche thérapeutique
La prise en charge du TDA/H a pour objectif de diminuer les conséquences négatives des symptômes. Elle repose sur une approche combinée et multimodale associant
-des aménagements pédagogiques, des PAP (plan d’accompagnement personnalisé) ou PPS (projet personnalisé de scolarisation
-un travail de guidance parentale,
En effet, à l’école comme à la maison, il est capital:
- de valoriser l’effort fait par l’enfant, notamment en matière d’organisation et de calme,
- et de s’abstenir de remarques dévalorisantes, n’ayant pour conséquences que le fait d’aggraver son manque de confiance en lui. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à le récompenser.
- d‘établir des routines dans les tâches quotidiennes ou les devoirs. Créer des calendriers, des listes de tâches ou des illustrations afin que l’enfant sache quoi faire à quel moment et qu’il s’y prépare.
- de découper dans la mesure du possibles des grandes tâches en plusieurs petites tâches, et ne pas hésiter à simplifier les consignes.
-une approche psychomotrice et/ou psychologique
-Et c’est uniquement dans le cadre de cette prise en charge globale que l’indication d’un traitement pharmacologique peut éventuellement s’intégrer.
En effet, lorsque le trouble TDA/H est bien diagnostiqué, la médication améliore en général significativement les troubles de l’attention et les symptômes d’hyperactivité.