Avant d’aborder spécifiquement certaines approches de thérapie ou outils, il convient de rappeler l’importance du jeu dans l’apprentissage.
Sous toutes ses formes, le jeu est la modalité à privilégier avec les enfants. Il leur permet de se mettre en action tout en développant leur créativité, leur expression corporelle et la maîtrise de leur environnement. En jouant, l’enfant éprouve du plaisir à découvrir le monde qui l’entoure, ce qui l’aide à s’investir dans l’activité et à apprendre à le maîtriser. Par le plaisir qu’il entraîne, le jeu permet de faire contrepoids aux frustrations et aux échecs vécus au quotidien.
L’art de la thérapie psychomotrice repose sur un choix judicieux d’activités thérapeutiques qui encouragent l’enfant à s’investir et à se dépasser. Plus qu’une occasion de stimulation, la thérapie se base sur des principes qui permettent à l’enfant d’apprendre.
Avec les enfants, le principe le plus important à respecter est celui du plaisir. Grace à des activités signifiantes, motivantes et plaisantes, on mobilise ses ressources de changement et on l’amène à développer de nouvelles capacités.
Autant que possible, on s’assure que les activités thérapeutiques représentent un juste défi pour l’enfant afin de créer en lui un registre d’expériences positives qui maintiennent sa motivation et son goût d’apprendre.
Divers outils et pratiques psycho-corporelles peuvent être utilisés.
Les parcours moteurs qui permettent de travailler sur la motricité, les coordinations, l’organisation des gestes. Ils mettent en jeu l’ensemble du corps (ramper, 4 pattes, sauter, etc.) et facilitent la perception des différentes parties du corps (avec le dos, les pieds, etc.).
La planche à bascule, la poutre, les gros ballons : qui permettent de travailler sur la posture et les réactions d’équilibration, de trouver comment adopter une position confortable et adaptée à la situation… On peut aussi stimuler l’équilibre en proposant différentes façons de se déplacer etc.
Le massage, l’approche sensorielle : Le but est de mieux ressentir et percevoir son corps, le positionnement de celui-ci dans l’espace….
Pour développer les habiletés sensorielles, le psychomotricien:
- pourra utiliser des équipements de jeu pour favoriser le mouvement dans l’espace : trampoline, glissade, balançoire, échelle, …
- encouragera les jeux de corps à corps, les batailles d’oreillers, les jeux de tirs à la corde
- proposera des massages en frottant vigoureusement plusieurs parties du corps, avec les mains, une brosse douce, une balle
- incitera à des roulades au sol sur différents types de support (coussin, tapis, pente, …)
- proposera de chercher des objets cachés dans des contenants remplis de lentilles, de riz, de couscous, de pâtes, sable
- proposera de dessiner dans le sable, la farine, de la crème à main
- pourra placer dans un sac des objets de tous les jours et l’enfant essayera de les identifier par le toucher uniquement
- proposera de marcher ou toucher des textures différentes
- proposera de danser et imiter des mouvements
Les activités manuelles: pour travailler sur des gestes plus fins nous pouvons proposer des jeux autour de la manipulation d’objets (établi de bricolage avec les écrous et les vis, perles, …) et de textures (peinture, pâte à modeler).
Les jeux d’adresse qui permettent de travailler les coordinations générales, l’adaptation et la régulation tonique, la coordination œil/main, les dissociations entre les différentes parties du corps, la concentration…
Les jeux et situations mettant au travail l’orientation, le repérage et la structuration spatiale : se repérer dans la pièce ou par rapport à une carte, s’orienter dans un parcours, représenter au tableau ou sur une feuille le circuit, etc. Le travail psychomoteur permet d’expérimenter les données spatiales dans le mouvement.
Le rythme, l’expression corporelle et la danse : se déplacer, imiter, s’adapter à un tempo, un rythme, créer, travail autour de l’axe vertical et horizontal, harmonisation du psyché et du soma, lâcher prise, confiance en soi, image du corps et schéma corporel,…
La relaxation : un travail sur la respiration et/ou la relaxation permettent au patient de vivre un moment de calme, de trouver les moyens de se détendre par lui-même et de mieux discerner les informations qu’il reçoit du monde extérieur ou de son propre corps.
Chaque médiation est adaptée à la nature du symptôme et à la personnalité du sujet: une dyspraxie, un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité, un tic moteur, un trouble des communications, un trouble psycho-affectif.