- Avez-vous pensé à l’installation de l’enfant pour écrire ?
🔵 Les enfants ne sont pas conscients de leur posture et encore moins de l’ergonomie de leur poste de travail (la majorité des adultes aussi d’ailleurs 😉).
🔵 La posture de travail joue un énorme rôle dans la concentration, la calligraphie et dans la capacité à rester assis longtemps sur une chaise (confort).
🔵 La hauteur de la surface de travail vs de la chaise vs la taille de l’enfant ainsi que la position de la feuille et le type de crayon sont tous des exemples de facteurs d’ergonomie.
🔵 Un poste de travail ergonomique diminue l’effort musculaire postural (muscles du tronc), stabilise la ceinture scapulaire (région musculaire au niveau des épaules, clavicule, omoplates), libère le bras et facilite les mouvements au niveau de la main.
🔵 Avec une bonne ergonomie, l’enfant aura plus de faciliter à prendre et à conserver une bonne posture de travail et prise du crayon sur une plus longue période de temps.
🔵 L’enfant qui se développe bien peut compenser un peu une mauvaise ergonomie mais pour les enfants qui ont une immaturité dans le développement de leur posture (ex. autisme, TDAH, TDC/dyspraxie), ce sera difficile et les efforts physiques et mentaux requis pour rester assis et écrire vont se multiplier.
🔵 Une mauvaise ergonomie, lorsque fréquente, invite aussi le corps à développer mauvaises habitudes de posture à long terme.
2. Parlons de la profondeur des chaises
🔵 Il est fréquent dans les écoles que les chaises soient trop profondes pour les plus jeunes enfants. Lorsque la chaise est trop profonde pour la taille de l’enfant, celui-ci ne pourra pas s’y appuyer confortablement tout en maintenant ses pieds au sol avec un angle de 90 degrés aux hanches, genoux et chevilles.
Ainsi, l’élève sera porté à une posture affalée. lorsque ses muscles se fatiguent….et si cette prise de posture est trop fréquente, les mauvaises habitudes seront sujettes à s’installer et à demeurer même avec une chaise adéquate dans le futur.
🔵 En principe un petit coussin pourrait aider mais en milieu scolaire ce n’est pas réaliste. Les élèves n’ont pas la maturité pour gérer le petit coussin adéquatement.
🔵 Dans la mesure du possible, on devrait procurer des chaises avec une taille ajustée à la taille des élèves qui l’utilisent. Bien que cela n’est pas concrètement réaliste en milieu scolaire, le message, ici, est de prendre conscience que le poste de travail de l’enfant n’est pas idéal et qu’il faut s’attendre à certains impacts chez les enfants avec une immaturité dans leur développement postural tels que gigoter, perte d’intérêt pour les activités d’écriture et/ou écriture moins lisible sur les longues périodes suite à l’accumulation de fatigue du à une posture moins stable.
🔵 Une façon de compenser serait de permettre aux jeunes de bouger souvent pour relâcher les tensions et aussi des activités de développement postural pour les préscolaires/maternelles pour développer la force et l’endurance de la musculature de leur tronc afin qu’ils puissent demeurer stable plus longtemps sans appui au dossier de la chaise.
3. On s’appuie au dossier ou pas?
🔵 En situation de réflexion ou d’écoute, l’enfant peut profiter de l’appui dorsal que lui procure sa chaise sans problème.
🔵 Durant l’écriture, la région scapulaire (musculature autour des omoplates) (photo 4) gagne à avoir de la liberté de mouvement. Lorsque l’enfant s’appuie, selon la hauteur du dossier, il bloque d’une part les légers mouvements de son omoplate qui bouge un peu lorsque le bras s’éloigne un peu du corps pour rejoindre le haut de la feuille). Aussi, si le haut du corps est bloqué et que la feuille est parfaitement centrée devant l’enfant, le croisement de la ligne médiane (qui exige une rotation du tronc et un léger décollement de l’omoplate pour écrire à l’extrémité opposé de la feuille peut être compromis.
🔵 C’est exactement la raison pourquoi les pianistes ont un banc sans dossier.
🔵 D’autre part, lorsqu’il y a appui du haut du dos, il y a généralement un relâchement de la musculature posturale. Lorsque les muscles du tronc ne sont plus actifs, le dos s’arrondi, l’épaule est moins stabilisée avec un impact direct sur la mobilisation du crayon au bout de la main.
« SANS STABILITÉ PROXIMALE, C’EST DIFFICILE D’AVOIR DE LA STABILITÉ DISTALE» et …
« SANS STABILITÉ DISTALE, C’EST DIFFICILE D’AVOIR DE LA MOBILITÉ (DE PRÉCISION) DISTALE ».
🔵 Enfin, lorsque l’enfant s’appuie, il est plus sujet à laisser son bassin glisser vers l’avant (et donc ne plus avoir ses hanches à 90 degrés).
Document fait à l’aide des éléments d’une collègue canadienne, Mme Caron Santha
Claire Castel Turci